dimanche 13 septembre 2015

Le Petit Magicien A Cinq Ans : le Conte


Pour ses trois ans, un monstre était venu dérober le gâteau (et il nous parle encore souvent de ce terrible Chapuzieux !)
Pour ses quatre ans, nous avions capturé un lutin et réalisé grâce à lui une extraordinaire potion sucrée.
Pour ses cinq ans, nous pouvions espérer un anniversaire calme. Que nenni !

Voici donc les événements qui se sont déroulés lors des cinq ans du Petit Magicien.

Détonation, panache soudain de fumée bleue sur la route, c’est le signe que la Fa¨rie recommence à déborder sur notre monde. Et en effet, une princesse un brin ahurie et surtout très fatiguée apparaît sur le chemin, un panier à la main. Elle révèle son identité aux enfants, entre deux bâillements. C’est la Belle au Bois Dormant ! Mais elle a sommeil, sommeil ! Personne n’aurait une tasse de café bien noir ? C’est que cette histoire de baiser de prince a ses limites, au bout de quelques mois, au mieux quelques années, paf ! Elle recommence à s’endormir à tout bout de champ !
Mais elle a un plan. Et d’ailleurs, c’est pour ça qu’elle a rendez-vous avec le Petit Chaperon Rouge. Mais où est-il, ce Chaperon ? Nulle part à l’horizon ! C’est très ennuyeux. Avec le Chaperon, et le Loup (rassurez-vous, il n’est pas si méchant quand on le connaît) elle prévoyait d’aller demander l’aide d’une spécialiste ès maléfices et sommeils définitifs : la Reine de Blanche-Neige. Non, non, je vous assure, elle s’est rangée, elle est beaucoup moins méchante.

La Belle au Bois Dormant s’en va se coucher, vaincue par le sommeil, et le Chaperon Rouge n’arrive toujours pas.
Nos six petits héros, paniers de pique-nique en main, s’en vont donc vaillamment mener la quête à leur place. Ils entrent dans la forêt et chantent : « Promenons-nous dans les bois / Tant que le Loup n’y est pas / Si le Loup y était / Il nous mang… » Mais non voyons ! Est-ce que vous voulez vous faire manger ? « Si le Loup y était / Il nous aiderait ! »
Et le voilà, le Loup, tout de noir vêtu, un peu inquiétant, un peu vaurien, mais bon bougre au fond et prêt à remplir sa part du marché et à guider les enfants vers la Plus-Si-Méchante Reine.
« Seulement voilà, leur explique-t-il, je doute qu’elle nous donne l’antidote gratuitement. Il faudrait lui trouver un cadeau en échange. Pour ça, le mieux est de consulter son propre Miroir Magique. C’est le seul à savoir vraiment ce qu’elle veut. »

Et en effet, la Reine les reçoit assez mal. Elle les traite de microbes, et leur problème l’agace, tout ce qu’elle veut c’est retourner à ses exercices de chant. Le chant est son hobby du moment, il faut bien se distraire quand on veut se désintoxiquer du Mal.
Les enfants, malins, lui apprennent une ou deux nouvelles chansons pour son répertoire. Elle ne les connaissait pas, la pauvre vieille Reine, elle en était restée à Mozart. La voici donc qui vocalise sur « Petit escargot » et « L’araignée Gypsie », pendant que les enfants, toujours guidés par le Loup, se faufilent à l’intérieur.
Dans l’obscurité, ils se retrouvent face à un grand Miroir, où un visage se dessine et leur répond ! Il leur suggère d’aller dérober dans la mine des Nains un Anneau de pouvoir dont la Reine a grand désir. Contre cet Anneau, elle donnera certainement l’antidote.

Le Loup est plein de ressources : il sort de sa besace six fausses barbes et bonnets de nains pour déguiser les enfants. Ainsi métamorphosés, ils se dirigent vers la mine où deux Nains travaillent. D’arrache-pied. Depuis des siècles. Du coup, ils ne sont pas mécontents qu’on leur envoie de la relève pour leur permettre une pause café. Mais attention, que les recrues se contentent de creuser, hein ! Personne ne touche aux coffres. Non, pas à celui-ci, qui contient le précieux or noir. Ni celui-là, plein de gemmes brutes. Et encore moins celui-là, avec les gemmes taillées et produits manufacturés.

Très intimidés, les enfants finissent par arriver à dérober l’Anneau et à s’enfuir, poursuivis par la colère des Nains. Ils en sont réduits à leur jeter les madeleines de leurs paniers.
Les voici à nouveau près de la Reine, et ils ont l’Anneau.
Mais… se demande l’aînée des enfants… est-ce vraiment une bonne idée de le lui remettre ?[1]
Elle s’y décide finalement, à contrecœur, et la Reine leur confie en échange l’antidote. C’est une pomme. Rouge, brillante, mais pas du tout empoisonnée, promet-elle.
Les enfants s’en emparent, à demi-convaincus, mais un obstacle imprévu surgit.
C’est le Lutin de l’an dernier, qui aime tant les pommes, et a senti de loin le fumet magique de celle-ci. Il leur faut déployer des trésors de persuasion pour éviter qu’il ne la dévore.
 
Enfin, ils retrouvent la Belle au Bois Dormant, qui dort au bord du lac. Un baiser du Petit Magicien, une bouchée de pomme, et la voici réveillée pour de bon. C’est peut-être bien Maman.
Tant il est vrai qu’on raconte rarement la fin du conte, mais qu’elle a eu deux beaux enfants.

Tout le monde se remet de ses émotions. La table est aux couleurs de Blanche-Neige, mais les pommes ne sont décidément pas empoisonnées, et le gâteau promet mille autres contes.
 
A suivre : les secrets de réalisation !

Photos : Cécile de Papier Bonbon,  et la Maman de la Maman des Magiciens




[1] Nous avons beaucoup admiré sa sagesse, avant de réaliser que ce qui la gênait surtout, c’est de se séparer de l’Anneau… Comme quoi.

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